«Les nègres littéraires» finalment, ne sont plus des anonymes. Selon Armelle Brusq, réalisatrice du documentaire «Les nègres, l’écriture en douce», en France, près d’un tiers des livres publiés actuellement auraient une «paternité peu claire». Les «collaborateurs», comme on les appelle désormais, voient leur nom en quatrième de couverture, ou au-dessous du grand-titre intérieur. Ces écrivains se spécialisent surtout dans le genre autobiographique et travaillent à partir de documents. Le travail d’un collaborateur est délimité par un contrat avec la maison d’édition qu’il fixe des honoraires qui varieraient, pour un débutant, entre 5000 et 15.000 euros à titre de forfait et selon le temps de travail et le nombre de pages rédigées. Les écrivains le plus expérimentés, ils toucheraient un pourcentage sur les ventes, entre 8% et 15% par livre vendu, en plus de la somme fixe.
Toutefois, la rémunération varie en fonction du travail fourni. Parfois, le collaborateur ne fait que corriger le style et relire le manuscrit, redigé par la «vedette» avant sa publication. Dans d’autres cas, c’est lui, qui est en charge du travail d’investigation et de la rédaction du livre au nom du personnage principal.
Il est bien probable que les livres publiés sous de noms très connues soient écrits par des vrais «nègres» mais ça ne pourra être jamais confirmées, ni démenti, car aucun écrivain, ne dira au lecteur qu’il engage un nègre pour écrire des livres à sa place et n’est pas dans les intérêts de la maison d’édition dire au lecteur que le livre a été écrit par un «nègre». Ces écrivains dans l’ombre, dont le nom des fois n’est même pas pas cité, sont liés par un contrat avec la maison d’édition, qui les empêche de parler du projet, sur lequel ils travaillent. Selon les données du Syndicat national de l’édition, en 2010, le chiffre d’affaires du secteur représentait 2,8 milliards d’euros avec près de 452 millions de livres vendus. On peut imaginer à quel point le business de la rédaction anonyme est lucratif.